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MEMOIRES
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DE
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PIERRE DE L'ESTOILE.
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[aoust i 589.] Les nouvelles de la mort du Roi furent sceues à Paris dès Ie matin du 2 aoust 1589, et divulguées entre le peuple l'après disnée : lequel, pour tesmoignage de la joie qu'il en avoit, en porta le deuil vert (qui est Ia livrée des fous). Et fist incontinent madame de Montpensier, par une fureur insolente et ostentation enragée, distribuer à tous les conjurés des escharpes vertes. A. celui qui lui en porta les premieres nouvelles, lui sautant au col et l'embrassant, lui dist : « Ha! mon ami, soies le bien venu! Mais est-il vrai, « au moins? ce meschant, ce perfide, ce tyran est-il « mort? Dieu! que vous me faites aise! Je ne suis mar-« rie que d'une chose : c'est qu'il n'a sceu, devant que « de mourir, que c'estoit moi qui l'a vois fait faire. » Puis se retournant vers ses demoiselles: « Et puis, dit-elle, a que vous en semble ? ma teste ne me tient-elle pas « bien à ceste heure? I! m'est avis qu'elle ne me bransle « plus comme elle faisoit. » Et à l'instant s'estant acheminée vers madame de Nemoux sa mere (qui ne s'en monstra moins contente qu'elle), estans toutes deux montées en leurs carrosses, et se faisant p ron 111 en er par
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